Le calendrier scolaire du Sénégal

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Le Sénégal est plein de surprises.

Contrairement à ce que nous avions compris, la rentrée des classes au niveau national est en Octobre. Or nous avions programmé notre visite en Septembre et seules les écoles dites « françaises » ouvrent en Septembre. En effet le système scolaire sénégalais obéit largement à la logique de l’« hivernage » (saison des pluies donc l’été…!) qui rend utile la présence des enfants au domicile pour aider aux récoltes ou divers travaux domestiques. Cette situation fait débat au niveau national (voir article d’introduction sur le Sénégal) et tendrait à s’orienter vers une standardisation internationale…contre laquelle des résistances se manifestent.

C’est la raison pour laquelle nous avons échoué à rencontrer les sœurs de l’Immaculée conception de M’Bour et n’avons pu visiter l’école de brousse de Mbourok soutenue par l’association « écoliers du Sénégal » qui nous avait amicalement proposé son concours. C’est aussi pour cette raison que nous n’avons pu nous rendre à Sokhone pour visiter les écoles de l’association dont s’occupe notre amie Brigitte; à cela s’ajoute un état des routes relativement insécurisant, qui ne permet pas de dire quand on arrive quand bien même on sait quand on part…

Nous nous sommes, dans un premier temps un peu « résignés » à l’école Jacques PRÉVERT » de Saly jusqu’à ce que nous comprenions qu’elle n’était pas une école ordinaire (voir l’article la concernant) et que le sytème scolaire regorgeait d’opportunités privées.

La cour

En effet, l’Etat Sénégalais, conscient du retard en infrastructures et en personnel ouvre la voie aux initiatives scolaires privées en autorisant des écoles « homologuées » (ou non). « Homologuées » c’est à dire respectant suffisamment un contenu de programme commun avec les autres écoles, ce qui est le cas de l’école Jacques PREVERT vis à vis du programme français. En particulier en  école élémentaire mais parfois et par suite, car les enfants grandissent, les écoles étendent leur fonctionnement aux classes du secondaire.

Car les besoins sont immenses. Là où nous pouvions considérer 2 à 3m2 par élèves dans les classes, nous descendons à 0,50 m²; c’est à dire 50 à 60 élèves par classes dans les écoles sénégalaises publiques et gratuites (pouvant aller jusqu’à 90 et à la gestion en «double flux» comme nous l’a indiqué  Hassan FAYE Instituteur  Gorée); Les écoles privées, payantes, attirent du public un peu plus aisé, sénégalais ou non, et se permettent, en fonction des tarifs proposés, de se rapprocher des standards européens.

C’est ce foisonnement d’initiatives privées, encouragées par le gouvernement, qui nous a impressionné. Ainsi, nous avons pu visiter une école en construction qui a pour objectif d’être bilingue (français-anglais) et pour des classes primaires, alors que juste l’année d’avant au moment de la présentation du projet aux autorités, il ne devait s’agir que d’une crèche.

La moitié de la population du Sénégal a moins de 18 ans et est donc en situation d’être scolarisée. Devant cette tâche colossale, le gouvernement voit du meilleur œil toute action lui permettant d’orienter ses efforts vers les plus modestes qui sont aussi les plus nombreux.

Mais finalement la chance nous a souri grâce à la rencontre, sur l’extraordinaire Île de Gorée, d’un enseignant proche de la retraite, avec 36 ans de service, Hassan FAYE qui nous a expliqué le fonctionnement de son école, de sa classe et de la carrière d’un maître d’école au Sénégal.

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